Interpellé par des Gilets jaunes au plus fort de la crise jusque dans la mairie qu’il dirige, Bachil Valy veut montrer qu’il ne reste pas insensible aux revendications des manifestants aux maillots fluorescents. C’est pourquoi il a placé les orientations budgétaires débattues hier soir sous le signe « des prémices d’une transition sociale et économique ».

Au-delà de la formule un peu pompeuse, le maire de L’Entre-Deux entend prouver sa contribution à la gestion de cette crise. Ainsi, il annonce que les taux des impôts locaux ne bougeront pas cette année, « comme depuis dix-huit ans », souligne André Duprès, son adjoint délégué aux finances. « Cela illustre la volonté de la commune de participer à la lutte contre la vie chère. Nous sommes dans le top trois des communes les moins chères », relève Bachil Valy lors d’une conférence de presse précédant le conseil municipal.

Désireux d’exposer sa gestion de bon père de famille des deniers publics, le maire insiste sur les quelque deux millions d’euros d’excédent cumulé dont dispose la petite commune. « Nous avons une volonté féroce de ne pas faire d’emprunt, pour la deuxième année consécutive, car tous les clignotants sont au vert (sic) », se félicite-t-il.

Grâce aux subventions de la Région au titre du Plan de relance, du Département au titre du Pacte de solidarité territoriale et de la CASud, les investissements devraient doubler par rapport à 2018, précise Bachil Valy. Au total, ce sont près de six millions d’euros sur lesquels la collectivité compte pour financer ses projets en 2019.

Parmi ces projets figurent la rénovation des tribunes du stade municipal ainsi que la réalisation d’un mur d’escalade de 10 mètres de hauteur. Alors que la piste d’athlétisme est en cours de livraison, ces travaux supplémentaires devraient être livrés dans six mois. Des études doivent en outre être lancées concernant la délocalisation des terrains de tennis vers le Four à pain ainsi que la construction d’un deuxième gymnase et d’un skate park sur le même site. Un équipement de street workout sortira de terre dans le courant de l’année au Bras-Long.

Une trentaine de logements sociaux devraient également être livrés cette année dans ce quartier. La deuxième opération de logements sociaux en cours, celle du Bras-de-La-Plaine, est reportée à 2020, du fait des recours qui ont été formés. Une étude de préprogrammation est également en cours concernant un projet de 150 logements rue Dijoux, au Bras-Long sur 1,5 hectare de foncier. « Cela représente 300 personnes de plus sur le secteur, donc impliquera la construction de nouveaux équipements publics », précise Yannick Frontin, l’élu délégué au logement.

Les dépenses de fonctionnement devraient quant à elles rester contenues. « On a réussi à réduire ces dépenses depuis quelques années », indique André Duprès, en rappelant que les dépenses par habitant sont passées de 1 531 € en 2016 à 1 386 € l’an dernier. La masse salariale devrait diminuer, compte tenu des départs à la retraite non remplacés et de la baisse du nombre d’emplois d’insertion. « Nous avons essayé de ne pas dépasser l’enveloppe financière qui est passée d’un taux de 80 % à un taux de 50 %. Quand avant, on créait trois à quatre contrats aidés, maintenant on n’en crée plus qu’un (parcours emploi compétence, PEC) », note Bachil Valy.

Petite ombre au tableau de cette gestion présentée comme exemplaire : la participation de la commune au capital d’une énième société publique locale (SPL), Edden, dédiée cette fois à la préservation de l’environnement. « La mairie va encore investir 22 000 € en actions dans une nouvelle SPL, et encore placer un élu au conseil d’administration. J’étais déjà contre la SPL tourisme… », peste Marie-Josée Rivière, élue de l’opposition. Le représentant de la commune touchera une rémunération plafonnée à 6 000 € par an.