« Non aux quinze suppressions d’emplois »

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Les grévistes de Solidaires déploient une banderole depuis la terrasse du bureau du directeur. (Photos Philippe Chan Cheung)

Aux Finances publiques, CGTR et Solidaires mènent souvent des actions communes. Pas hier. Surprenant, quand on sait que l’appel à la grève lancé au national émane d’une intersyndicale où figurent justement les deux organisations. Interrogés sur ce point, les responsables syndicaux restent évasifs. « Nous étions d’accord sur l’action, mais pas sur le mode », note Stéphanie Cadet, secrétaire départementale de la CGTR Finances publiques. « Les conditions n’étaient pas réunies », commente tout aussi sobrement Magali Billard, secrétaire départementale de Solidaires Finances publiques.

Du coup, les syndicats ont manifesté chacun de leur côté… au même endroit, à savoir le siège de la direction régionale des Finances publiques, à Champ-Fleuri.

Les « rouges » de la CGTR – une dizaine de militants – devant l’entrée principale, avec barrage filtrant pour informer le public. Les « bleus » de Solidaires – une vingtaine de manifestants – à l’arrière du bâtiment, côté parking.

Selon les syndicats, 21 % des personnels ont suivi l’appel à la grève, soit 150 agents. Et trois centres sont restés fermés au public (Saint-Paul, Saint-Louis et Saint-Pierre), ainsi que la trésorerie hospitalière du CHU Sud.

Physiquement dispersés, les syndicats se rejoignent parfaitement sur les revendications. Notamment sur la première d’entre elles, à savoir le refus des « quinze suppressions d’emplois » annoncées pour le 1er septembre.

Pour les syndicats, cette coupe est « inacceptable », d’autant que les effectifs locaux sont déjà insuffisants. « Sept postes concernent les relations avec les collectivités locales, cinq postes sont des renforts octroyés pour la mise en place du prélèvement à la source et trois sont à la direction, pour faire passer la pilule », énumère Stéphanie Cadet.

Ces suppressions s’intègrent dans une démarche nationale visant à enlever 120 000 postes dans la fonction publique d’ici 2022, dont 50 000 rien que pour le ministère des Finances.

« Alors qu’il manque des effectifs, on les réduit encore. Du coup, nous ne sommes plus en capacité de remplir la mission. Alors on supprime la mission. Il faut stopper le rouleau compresseur, stopper l’hémorragie », lance la secrétaire départementale de la CGTR Finances publiques.

Pour les syndicats, le plus terrible, c’est que ces décisions tombent d’en haut, sans plus d’explications. Ils voudraient être au courant, notamment sur ce qui les attend dans les trois ans. Sans réponse, affirment-ils.

« Nous avons fait circuler une pétition qui a été largement signée par les collègues. Depuis le 14 janvier, elle est restée lettre morte », déplore Stéphanie Cadet.

Hier matin, la CGTR est ainsi montée à la direction pour lui faire part des revendications des personnels.

Un peu plus tôt, les militants de Solidaires avaient eux aussi fait irruption dans les locaux. Avec une idée derrière la tête : déployer une banderole depuis la terrasse du bureau du directeur.

Malgré le refus de ce dernier, la banderole sera exposée quelques instants avant d’être accrochée au grillage, en bas.

Juste avant, les grévistes ont tenu à « déclarer (leur) flamme » au directeur, Saint Valentin oblige. Avec à la clé un court entretien.

« Ce n’est pas moi, c’est le gouvernement, nous répond le directeur », expose Jocelyn Cavillot à l’issue de la rencontre. « Ce que nous voulons, c’est que le contribuable soit reçu dans des conditions normales. Pour cela, il nous faut des moyens supplémentaires pour faire notre travail. Au lieu de ça, on en supprime. C’est le dialogue de sourds », commente l’administrateur de Solidaires Finances publiques.

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