Une « super semaine ». Voilà comment Morgan Lagravière qualifie les derniers jours qu’il vient de vivre à Lorient avec son camarade Gildas Mahé, skipper brestois bien connu sous nos latitudes pour avoir navigué plusieurs fois avec Gabriel Jean-Albert.
On peut aisément comprendre cet enthousiasme dans la bouche du Saint-Paulois. D’abord parce que cela faisait depuis octobre dernier qu’il n’avait plus été au large, à bord du trimaran Spindrift 2, dans le cadre des préparatifs pour le Trophée Jules-Verne. Ensuite parce qu’il sort d’une année pour le moins éprouvante, marquée par l’échec dans sa quête de partenaires pour disputer la Route du Rhum, un objectif auquel il avait dû renoncer la mort dans l’âme. Autant dire que ce retour au large lui a fait le plus grand bien. « Après ces mois de recherche et de labeur, je suis content de remettre les pieds dans la dimension sportive. Je savoure le fait de renouer avec la compétition, l’apprentissage et le Figaro », confirme l’intéressé.
Aux côtés de Gildas Mahé, Morgan Lagravière a pu ainsi apprivoiser le tout nouveau Figaro Bénéteau 3, inauguré spécialement cette année pour les 50 ans de la Solitaire. « Les conditions étaient très bonnes et les séances ont été supervisées par Tanguy Leglatin (N.D.L.R. : l’un des rares entraîneurs privés français) au centre d’entraînement de Lorient », précise Morgan Lagravière.
Dans l’optique de parfaire son apprentissage, le skipper de 31 ans participera dans un mois avec Gildas Mahé à la toute première édition de la Sardinha Cup, une course en double disputée sur Figaro 3 entre Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Lisbonne, qui constituera la première manche du championnat de France élite de course au large. « Le but, c’est de se préparer en double avant de pouvoir m’aligner en simple sur la Solitaire », poursuit le Saint-Paulois.
Huitième et premier bizuth de la Solitaire en 2011, troisième en 2013, Lagravière espère en effet prendre le départ d’une 50e édition qui s’annonce historique. « L’arrivée du Figaro 3 va entraîner le retour des plus grands marins français comme Michel Desjoyeaux, Armel Le Cléac’h et Loïck Peyron. Ça va donner lieu à une confrontation exceptionnelle », se délecte-t-il déjà.
Pour en être, Morgan Lagravière sait toutefois qu’il lui faudra absolument trouver un partenaire de poids. Il n’hésite donc pas à lancer une nouvelle bouteille à la mer à l’attention des institutions ou des entreprises réunionnaises qui seraient intéressées par cette belle aventure. À coup sûr, le jeu en vaut la chandelle.
